C’est un drôle de zèbre qui va faire halte à Socourt vendredi soir : l’écrivain et cinéaste Alexandre Jardin, candidat à l’élection présidentielle.

Votre candidature, ce n’est pas un coup de tête ?

« Non, c’est un cheminement qui a démarré il y a 17 ans quand j’ai commencé à m’engager en créant un projet associatif. J’ai constaté l’ampleur de l’échec scolaire et j’ai cherché des solutions qui marchent sur le terrain. C’est là qu’est née, à Brest, l’opération “Lire et faire lire.” ».

Vous faites de la politique de façon totalement différente…

« Tout à fait. Il y a quatre ans, j’ai fondé un mouvement qui s’appelait le mouvement des zèbres. Je vois bien que le pays va à la révolte. Depuis 4 ans, je consacre 80 % de mon temps au repérage des solutions locales qui marchent. C’est comme ça que je suis tombé sur Michel Fournier (NDLR le maire de Les Voivres) dans les Vosges. »

Vous avez arrêté d’écrire du coup ? 

« J’écris la nuit. C’est ma façon d’être et de respirer. Cette expérience m’a mis en contact avec une évidence : il n’y a pas de problème qui ne puisse être résolu. Les solutions sont dans les territoires et pas à Paris. Les territoires sont un gigantesque laboratoire. »

Les politiques ne parlent pas le même langage ?

« Les politiques ne connaissent pas la compétence du pays. Ils ne savent pas ce qui s’y fait. Ma colère n’a pas arrêté de monter. On a un système vertical complètement déconnecté. »

C’est cette colère, selon vous, qui explique la montée du Front national que vous combattez ?

« Tout à fait. Les partis ne comprennent pas l’intelligence du pays. Ils ne remettent pas en question leurs méthodes. Ça ne marche pas. Je veux donner aux Français la possibilité d’exprimer leur colère sans passer par les extrêmes. Faisons confiance à nos maires et à nos territoires. »

Vous venez notamment chercher dans les Vosges les signatures nécessaires à votre candidature. 

« Oui, beaucoup de maires ruraux relayent mon projet auprès de leurs collègues. Si j’ai mes 500 parrainages, je partagerais ma campagne avec les élus locaux en leur donnant la parole. L’idée est celle d’un leadership local au niveau national. Je leur demanderais de prendre la parole et d’expliquer leur réussite. »

Alexandre Jardin sera au foyer rural de Socourt ce vendredi 24 février à 18 h pour tous les maires intéressés par son projet.

 

Propos recueillis par Katrin TLUCYKONT